Cahier n°29-30 – Dimensions sensibles de l’architecture

Ce cahier présente un compte-rendu et une synthèse des académies d’été 2018 qui se sont tenues du 5 au 8 Juillet, à Cantercel dans l’Aveyron.
Cette rencontre était organisée conjointement par Sens Espace Europe, association animatrice de Cantercel, site d’expérience pour l’habitat et par IFMA-France, association œuvrant pour le développement de l’architecture organique.

DIMENSIONS SENSIBLES DE L’ARCHITECTURE, perception et expérience vécue de l’espace habité.
Vidéo : VivArte Nature – Sandra Pons Carreras et Giorgos Tsintanelis

Sommaire

  • Perception sensorielle et organicité
    • Jean-Pierre CAMPREDON, architecte
  • Les douze portes de la perception
    • Martin RIKER, architecte
  • L’architecture naturelle trajective
    • Maurice SAUZET, architecte
  • L’organicité chez André Ravéreau
    • Jean-Luc THOMAS, architecte
  • Architecture organique et sensorialité
    • Isabelle VAL DE FLOR, architecte
  • Ateliers pratiques :
    • Perception spatiale et méditation corporelle, Jean-Pierre Campredon architecte et Myriam Gourfink chorégraphe et danseuse.
    • Expérience sensorielle, Sandra Pons Carrera artiste plasticienne et Katelyne Ostyn artiste peintre et musicienne.
    • Formes et ressentis – une grille de lecture commune, Sonia Malemant architecte.
    • Le corps – architecture en mouvement, Myriam Gourfink chorégraphe et danseuse.
    • Concert Duo Lux Sono, Katelyne et Casimir Ostyn.

Edito

Comment avancer dans notre compréhension de la vie, de celle que nous sommes, organique, de celle que nous expérimentons, sensorielle, et de celle que nous pensons, dialogique ?
Car il nous faut cela pour un art de bâtir qui tienne compte de “l’habiter“ humain, qui enrichisse nos vies, qui nourrisse nos êtres. Il nous faut, peut-être avant d’explorer ce que nous pensons et disons, des expériences.

Nous percevons le monde avec nos sens, les portes de la perception. Cinq, comme le pensait Aristote ? À moins qu’il ne s’agisse de douze, comme le développe Rudolf Steiner ? – Le résultat ne sera pas le même.

Ainsi, parcourir un lieu de vie et de construction, un peu hors du monde, entre la terre qui chante et le ciel, en faisant l’expérience perceptive de l’espace et des lignes de force ; soit avec les énergies définies par le Feng Shui, ou bien par le mouvement ; brasser nos sensations, nos paroles, notre créativité en rapport aux senteurs et aux sons ;  parcourir une ville du désert algérien qui fonctionne elle-même comme un organisme, sous l’égide de quelqu’un qui y a vécu et y a travaillé ; arpenter les sentiers des jardins zen de Kyoto avec un connaisseur, il y a le flux, la dimension trajective de l’architecture.

Puis, explorer ce qui dans le monde surgit et croît comme construction, expression des expérimentations humaines, des idées, des sentiments.

C’est tout cela qui fut brassé durant ces quelque jours de partage et de recherche, de mise en situation et de questionnement autour de cette paradoxale condition d’éprouver le monde et d’y construire – face aux mystères, et si possible, non loin du beau et du vrai – les lieux de vie qui nous construisent.

Daniel RAMIREZ
Philosophe et musicien