Cahier n°5 – Architecture et environnement, un nouveau paradigme

Sommaire

  • De la bioclimatique à la maison passive
    • Jean-Luc THOMAS, architecte
  • Reima Pietilä, architecture pluraliste 2 – Invariants formels dans l’espace de projets
    • Luc THOMASSEY, architecte
  • Architecture et urbanisme bioclimatique, réponse à un enjeu environnemental majeur
    • Yannick CHAMPAIN, architecte

Edito

1975 : la société industrielle consomme à tous crins, dans une sorte d’insouciance jubilatoire, « la crise du pétrole » fait irruption. Alors naît un nouveau concept d’architecture que l’on nommera solaire, alternative, bioclimatique.

Ces vocables traduisent une forte activité de recherche et la définition d’un nouvel état d’esprit dans l’art de concevoir et de construire, en intégrant dans la réflexion un facteur d’économie d’énergie totalement inexistant des préoccupations de l’architecture moderne.

Sur le plan sociétal, c’est une période clé.
Elle est le point d’émergence d’une nouvelle conscience, un réveil qui s’opère au sein de toute la société moderne d’une importance qui ne s’est encore jamais vue.

Paradigme occidental, c’est probablement à ce moment que le monde prend conscience de ses limites et de la finitude de la planète.
Les experts du moment ont révélé la limite possible des ressources fossiles et naturelles. Subitement l’équilibre géopolitique est modifié. Il devient fragile et l’ordre du monde s’en trouve modifié.

Notre société avait deux réponses possibles : limiter l’évènement à son aspect conjoncturel et résoudre le problème par de la technologie ; considérer l’événement comme la base d’une évolution possible et nécessaire de nos sociétés en repensant complètement l’approche conceptuelle, en termes de bâtiment, d’urbanisme et d’énergie.

On assiste aujourd’hui au combat entre ces deux forces.
D’une part, la science et l’industrie, efficaces mais qui déresponsabilisent les citoyens, les maintenant à l’écart de toute compréhension, de toute action construite, consciente, les réponses ponctuelles au problème aggravant la situation sur le plan environnemental.
D’autre part, la réponse interactive résultant d’un principe relationnel, qui concerne chaque individu de cette société, lui donnant une possibilité d’action engagée, responsable, où la culture et la compréhension des phénomènes est le gage de l’efficacité.

C’est dans cette seconde voie que s’inscrit la démarche organique.

Jean-Luc THOMAS
Architecte