Cahier n°6 – Architecture intérieure, l’Homme au cœur de l’espace

Sommaire

  • Vie de l’association IFMA-France
    • Isabelle VAL DE FLOR, présidente de l’association
  • L’architecture en projet – entre vibrer et figer
    • Jean-Gabriel COCHET, philosophe sociologue
  • Quelles perspectives pour l’architecture intérieure Aujourd’hui ?
    • Luc DUINA, architecte d’intérieur
  • Projets d’architecte : Bernard Boulangeot

Edito

Dans un pays comme le nôtre, où beaucoup d’énergie est investie dans la rénovation de notre patrimoine, l’architecte d’intérieur a ceci comme avantage qu’il travaille la plupart du temps en collaboration directe avec le futur occupant des lieux, puisqu’il travaille principalement sur le bâti existant.

Il va sculpter de l’intérieur ces espaces parfois très contraignants et souvent limitatifs pour leur redonner une ergonomie adaptée à leur future destination, tout en recherchant les échanges les plus harmonieux avec l’environnement immédiat.

Dans ce contexte et compte-tenu de la valeur élevée de chaque m², l’architecte d’intérieur, pour parfaire son travail, doit nécessairement faire l’effort personnel de se fondre dans l’univers de son client, (quelle que soit la destination du bâtiment, à usage professionnel ou privé) afin de tirer le meilleur résultat du site traité.
Et c’est souvent là que le bât blesse, car cette gymnastique psychologique demande un gros investissement personnel de la part du professionnel, tant en temps qu’en disponibilité d’esprit, qu’il soit d’ailleurs architecte ou architecte d’intérieur.

Mais n’est-ce pas là la (seule ?) clé d’une architecture véritablement organique ?

Complétez-la par une approche bioclimatique pour le lien avec l’extérieur, et écologique pour la santé de tous et vous obtiendrez alors la quintessence de l’architecture organique !

Dans cette société à flux tendu qui est la nôtre, réapprenons à prendre le temps, le temps de mieux faire connaissance, le temps de réfléchir en profondeur aux véritables besoins que nous avons, souvent à l’équilibre entre nécessaire et superflu, le temps aussi de digérer ce que propose l’architecte qui se doit d’être accessible dans son discours.
Quel programme ! Ce temps a un coût ? Oui, mais ne vaut-il pas mieux perdre quelques mois aujourd’hui pour apprécier ensuite à chaque instant et ce pour des années la fluidité et l’équilibre du lieu que l’on s’est offert ?

Pauline DENIS-CHANDRE
Architecte d’intérieur