Cahier n°10 – Perception et expérience vivante des formes

Sommaire

  • Forme et santé, influence de l’architecture sur le corps, l’âme et l’esprit – 1
    • Pieter VAN DER REE, architecte
  • Habiter un espace vivant
    • Bernard BOULANGEOT, architecte
  • Projet d’architecte : Yannick Champain

Edito

Ce que le 3ème millénaire nous offre

Nous sommes arrivés au 3e millénaire !


L’an 2000 est passé, et nous sommes maintenant en 2009.
Neuf ans sont passés, avec tous les petits événements de chaque jour, mais aussi, tous les événements appelés « grands événements » par l’histoire qu’ils ponctuent. Neuf ans déjà, et Dieu, que le temps passe vite dans notre course effrénée à la consommation, à la vitesse, absorbés que nous sommes par le travail incessant constitués de cycles vitaux et tellement horlogés.

Alors, dans ce 3e millénaire, qu’allons-nous faire face aux enfants de l’avenir ?
Face à leur éducation, face au monde que nous leur préparons ? Quelle réflexion adopter par rapport à de pareilles questions ? Nous devons y répondre et y apporter quelques solutions responsables, car il y a beaucoup de ces réflexions à mener pour enfin y voir clair, dans tous les domaines possibles.

Pour mener la réflexion, je vous propose de travailler dans le domaine de l’architecture, avec tout ce que cela impose ou demande. Cette réflexion n’est pas sans conséquences, sans quelques bouleversements, ni quelques difficultés sous-jacentes.

Tout ce 20e siècle passé a connu des révolutions architecturales qu’il nous faut considérer avec beaucoup d’intérêt.
En effet, cette révolution a connu une telle modernité qu’elle s’est quelque peu distancée du romantisme architectural du 19e siècle ! Pourquoi ? Pour des raisons purement économiques, suite aux 2 dernières guerres mondiales.

Alors, qu’en est-il maintenant des grandes idéologies en matière d’architecture ?
Certes, les idées de « Le Corbusier » ont émergé, mais cela reste dans le ton d’une architecture très fonctionnelle, voire très idéologique sachant que tout n’a pas été créé dans de bonnes intentions, mais surtout en fonction de critères économiques.

Alors voilà, ouvrons les voies sur de nouvelles idées architecturales émergentes, et qui pourraient s’inscrire dans le courant de ce 3e millénaire.
C’est cette aventure que je vous propose d’envisager. Une aventure qui garantit non plus l’aspect fonctionnel d’une architecture donnée, mais qui tient compte de son aspect énergétique. Pourquoi énergétique ?

Nous pouvons tous donner une raison à ce pourquoi.
L’énergie, bien qu’invisible, est le flux générateur de tout ce qui vit ici-bas. Elle est indispensable à la vie, et donc à la matière puisque énergie et matière ne font qu’un (d’après la relativité restreinte d’Einstein).

Alors, construire en regardant seulement l’aspect fonctionnel, sans l’aspect énergétique n’est pas, à mon sens « Construire ».
Cela signifie que nous avons construit en grande partie sans savoir « Construire ».
Les anciens (les Grecs, les Romains, les Celtes, les Francs-maçons,… ) eux, savaient « construire » en tenant compte des aspects énergétiques.

Seulement, voilà :  que s’est-il passé pour qu’il y ait un tel manquement dans la transmission du savoir et de la connaissance ?

À cela nous ne savons pas répondre, mais à regarder nos architectures actuelles, il y a de quoi frémir, tellement le béton et l’acier des ingénieurs nous ont envahis.
Mais assez de discours ! Mon propos, ici, n’est pas de tout bousculer vers un point de non-retour, mais d’envisager et de porter un autre regard sur l’architecture.

À l’heure actuelle, toutes les découvertes et technologies veulent s’orienter vers le bien de tous. Elles veulent permettre à tous un bien-être matériel, mais qu’en est-il du bien-être spirituel, qu’en est-il du bien-être spirituel dans le bien-être matériel ?
Je ne parle pas ici en religieux, mais par expérience, vez vous jamais goûté les temples de tant de cultures du monde, si différentes, ils sont un exemple frappant de ce bien-être.

Il est à nous, Êtres humains, de trouver les réponses à de pareilles questions.
Si politiquement, nous laissons aux autres, non spiritualistes, de décider pour les spiritualistes de leurs lieux d’habitation, de leurs lieux de réflexion, de vie, de méditation, de réunion, alors cela va à l’encontre même de la communauté spirituelle (au sens planétaire du terme).

Les ouvertures dans ce 3e millénaire ne doivent-elles pas contribuer à ce que les gens se rassemblent à la fois devant leurs petitesses et devant l’immensité du grand Tout ?
Pour construire cet avenir, seules, les lois de l’univers peuvent avoir raison de nos intellects, et de nos prétentions terrestres. À nous de les retrouver, de les ressentir et de les exprimer, car, s’élever permet toujours de garder à la fois la tête haute au sens noble du terme, et de rester humble devant nos volontés de pouvoir.

Jean LAMBERT