La transition en architecture

article original par Jean-Luc THOMAS

Introduction

En pleine émergence, l’idée de la Transition prend aujourd’hui le relais d’un Développement Durable cité et accaparé par le discours politique comme preuve de bonne conscience et perçu comme trop théorique et trop éloigné des citoyens. Transition énergétique, Transition citoyenne, Transition post-carbone etc.

Cette notion de Transition présente l’intérêt de donner un potentiel d’action dans tous les domaines, chacun pouvant s’identifier à la voie qui lui convient. Transition citoyenne, elle est entre les mains de chacun sans distinction, elle est cependant profondément politique dans la façon d’administrer la cité. Par ce biais, chacun de nous peut accéder à l’idée de transition et agir à la mesure de ce qu’il est et de la conscience qu’il a du présent. (Sans parler de l’effet de serre provoqué par la vapeur d’eau) C’est une question de choix et d’engagement qu’on ne fait pas sous contrainte. C’est avec enthousiasme que l’on entreprend de faire, à son échelle, avec ses moyens et avec les moyens du lieu, puis avec les Autres, puisque le moteur de l’action est d’abord l’individu inscrit dans le collectif et qui rejoint la communauté.

Image du pic pétrolier
Peak-oil

Peak oil !

La question tourne autour de la raréfaction de l’Énergie. Il n’y a pas de vie sans énergie. Les pouvoirs l’ont compris depuis toujours, qui tentent d’en assurer la maîtrise, coûte que coûte.

Le processus marqueur de “l’Anthropocène“ et sensé assurer la pérennité du système est la croissance économique appuyée sur l’exploitation pétrolière. Surenchère permanente qui lie toute une société à ses dirigeants comme dans le système des “étoiles doubles“ où deux étoiles tournent follement l’une autour de l’autre. Illusions d’abondance et de bonheur conditionnées, comme marques d’un indispensable progrès, autour d’un barycentre prêt à voler en éclats à tout moment. La raréfaction des ressources fossiles génère de graves questions géopolitiques. La destruction générale des conditions de vie produites par les énergies fossiles, leurs dérivées et multiples exploitations et l’effet de serre qui en découle, annoncent des conséquences catastrophiques.

Dos au mur, quelque chose doit changer, la solution ne viendra pas « d’en haut » mais de nous-mêmes. Nous devons réapprendre à nous connaître, à connaître notre propre nature et nos réactions. Sommes-nous prêts à changer le fonctionnement de cette société et par conséquent, sommes-nous prêts à changer notre propre mode de fonctionnement et à réévaluer nos valeurs fondamentales ?

Décroissance « Il ne s’agit pas d’aller vers le rien, mais de quitter le trop » Gilles Farcet

Comment ne pas consommer ce dont je n’ai pas besoin ? Comment vivre la décroissance ?
Gilles Farcet est un écrivain français et promoteur d’une spiritualité inspirée de l’enseignement d’Arnaud Desjardins

Débarrassés de cette idée que notre société ne peut vivre que dans un seul modèle, nous disposons aujourd’hui de suffisamment de créativité et de moyens pour développer des solutions alternatives. Choix consentis en accord avec une conscience intérieure, la « sobriété heureuse » chère à Pierre Rabhi “relève ainsi, non pas d’une abstinence triste, mais d’un usage de plus en plus conscient et délibéré des informations et des moyens à notre disposition. La solution est dans “l’Humain“ qui forme une société et non dans l’inverse“.
Pierre Rabhi – Vers la sobriété Heureuse – Acte Sud 2010

Le but ici est de ne pas rester théorique, éloigné de la possibilité d’entreprendre, mais de montrer des voies déjà amorcées ou envisageables à diverses échelles. La transition joyeuse s’appuie sur la bienveillance, l’expérimentation, l’apprentissage et la capacité réflexive et volontaire de l’individu.