La transition en architecture

Des techniques de transition pour une Architecture de transition

C’est sur la base d’un monde réel que la mutation progressive se fait. En architecture, il n’est évidemment pas question de tout raser pour tout recommencer… Le chantier de base est présent et il y a déjà fort à faire dans la réhabilitation, et la rénovation énergétique plus particulièrement. Regardons l’Architecture avec un œil différent. Jusqu’à présent, un investisseur, quel qu’il soit à une vision “verticale“ de ce qu’il projette, liée à une économie calculée dans un intérêt unilatéral. Dans son esprit, Habiter = Investissement + Loyer. L’environnement n’est perçu que comme une “contrainte contraignante“.

Introduire l’esprit de Transition veut dire ; Intégrer une vision transversale à la conception architecturale pour la construction neuve comme pour la réhabilitation. Le bâtiment intègre la relation à son environnement comme une “contrainte positive“ où l’intérêt et l’enrichissement sont ailleurs et ajoutent d’autres objectifs au primaire retour sur investissement. Ce n’est plus une entité qui croit se suffire à elle-même par sa fonction. Le bâti devient un organe vivant qui s’intègre dans un tissu vivant. Issu de cette pensée transverse il devient porteur de fonctions autres et associées qui le lient organiquement à son environnement. Il participe au collectif par sa nature et pas uniquement par ses fonctions “ajoutées“.

Les bâtiments à énergie positive

Les bâtiments B.Pos (bâtiments à énergie positive) sont agrémentés selon leur nature, leur implantation et leur environnement de production d’énergies renouvelables diverses. L’énergie produite est restituée au réseau collectif ou utilisée directement à son propre usage. Par sa conception, le bâtiment consomme moins et participe à la production générale en fournissant le réseau public tout en réduisant la production d’énergie à la source – centrales électriques – et l’importation d’énergies fossiles.

Le toit végétal

Autre exemple, Le toit végétal est pourvu de nombreuses qualités, il agit de nombreuses façons sur le plan de la gestion collective. Le déphasage temporel de la restitution des eaux de pluie allège la gestion du réseau public d’évacuation des Eaux de pluie et réduit les risques d’inondations. (Voir la Ville de Stuttgart) Par l’évaporation des eaux retenues et la perspiration des plantes, il collabore positivement à la gestion d’un micro climat en cœur de ville. Par son aspect cultivable, il permet d’étendre la notion du végétal à l’idée des jardins potagers. Il trouve là ses plus justes expressions de tampon thermique à l’échelle du bâti, de régulateur thermique et hydraulique à l’échelle urbaine et de lieu de production potagère à l’échelle “rurbaine“.

Chaque qualité acquise s’épanouit vers d’autres domaines a priori considérés jusqu’à présent comme étrangers. L’architecture n’est plus un “consommateur destructeur de territoire“. Au contraire, elle contribue à apporter des qualités diverses : Réduction de la température de 4 à 5 degrés en été dans les centres urbains, amélioration de la qualité de l’air, production de nourriture potagère, support de biodiversité

L’architecture enrichie favorise la pollinisation et la production d’électricité remise sur le réseau, etc… Elle s’inscrit du stade de l’économie domestique et s’étend à l’économie urbaine et générale. Le particulier devient porteur d’éléments destinés à tous. A chacun de trouver et de proposer localement ce qui sera le mieux adapté au lieu et aux gens.

Vue d'artiste sur le verdissement des toitures des villes
Vue d’artiste sur le verdissement des toitures des villes
Photo Aurey Deslis