Pour une écologie à visage humain


Article par Isabelle Val De Flor

Introduction

Le développement durable et la transition énergétique sont aujourd’hui au cœur des politiques urbaines mais en faisant appel à des technologies toujours plus sophistiquées, on risque parfois d’oublier certaines valeurs simples et essentielles: faire que la terre demeure la planète où l’homme peut se développer.
Nous développerons ici les huit points d’orientation écologiques mis au point dans les années 1990 par l’architecte-urbaniste Eckhart Hahn (1) un des pionniers de l’écologie urbaine qui sont aujourd’hui encore plus que d’actualité et permettent un retour à l’essentiel, c’est-à-dire aux lois organiques du vivant.

Le développement durable demande la culture de nouvelles approches permettant d’intervenir de façon globale au niveau des processus d’échanges qui  se jouent aussi bien avec l’environnement (eau, air, énergie), qu’au sein du milieu humain et social.
Notre époque a introduit, avec l’industrialisation croissante, des techniques et modes de construction, qui se libèrent de la dépendance avec la nature, le climat et les matériaux locaux. Dans le but d’une économie de temps et de moyens, elle s’est tournée vers des systèmes de production à court terme, qui tendent à décomposer les éléments en les isolant de leur contexte. Par extension, les conceptions urbaines et architecturales ont engendré la construction de modèles répétitifs et rationalisés et une structuration de l’espace par zones d’activités selon les principes de la Charte d’Athènes (séparation Habitat/Travail/Loisirs) contraires aux lois du vivant.

1. Partir des besoins humains

La première constatation qui doit servir d’orientation pour une restructuration vivante de l’espace habité, c’est la prise en compte de la relation de l’être humain à son milieu naturel et social. Sans une meilleure compréhension de la « Nature en nous », nous ne pourrons trouver de solutions pour la « Nature autour de nous ».
Ces données forment la base de l’éthologie humaine.
L’architecture et l’urbanisme ont méconnu certains aspects fondamentaux de la nature humaine comme la protection de l’espace individuel, la quête d’une identité, et par là le besoin de formes qui orientent et permettent l’identification au lieu de structures répétitives et stéréotypées.

Image_EVA Lanxmeer_children playing with water


La constitution de liens sociaux, d’autre part, qui font sortir de l’anonymat, et le besoin de contacts réels avec les éléments naturels permettent de tisser un cadre vivant pour le développement de l’être humain.