Pour une écologie à visage humain

6. Tenir compte du « génie du »Lieu »

Une intégration des bâtiments à l’environnement demande de recréer une relation vécue aux conditions géographiques, climatiques, au paysage. Le relief du sol, certains types de collines, les cours d’eau, méandres ou rivages jouaient par le passé un rôle important, ainsi que l’orientation aux vents et la circulation des flux d’énergie.

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L’ensemble de ces données, dans leur présence qualitative, constituait l’expression du genius loci ou « génie du lieu ». Il constituait une orientation de base pour la gestion des sols, l’usage des énergies naturelles, l’orientation des rues, les hauteurs et les formes des bâtiments, ainsi que pour l’implantation de la ville. Sur le plan historique et culturel, il permettait l’ancrage d’une culture et l’identification des hommes avec l’espace naturel et historique.

La création de nouveaux liens, conformes à la culture contemporaine, qui s’inscrivent cependant dans une chaîne historique évolutive sans provoquer de rupture avec l’identité des lieux est un principe important d’une urbanisation respectant les processus vivants.

7. Réunir économie et écologie

Une restructuration de l’architecture et de l’urbanisme, allant dans le sens des orientations décrites ici passe par la mise en place d’une stratégie économique qui intègre les coûts écologiques du traitement des pollutions dans les décisions d’investissements.

Il s’agit de développer des stratégies écologiques préventives qui évitent d’aboutir à des crises ou des catastrophes. La recherche du « juste prix » devra intégrer les économies d’énergies réalisées à terme et permettre de développer de nouvelles filières.

8. S’inscrire dans un contexte international

Le développement écologique est basé, tout d’abord, sur une pensée globale susceptible de générer un ensemble d’actions locales. Seule l’interconnexion de ces actions isolées est susceptible d’être viable économiquement et d’avoir à son tour des répercussions globales.
A l’inverse, des causes locales peuvent avoir des conséquences pour l’ensemble de la planète, comme par exemple la déforestation de la forêt amazonienne qui déséquilibre tout le cycle du carbone.

Cette approche exige donc une vision internationale des choses au niveau même de l’action locale et individuelle. Elle pourra alors générer des coopérations, la mise en place de programmes de soutien et le développement d’un fond international.

Notes :
1 Eckhart Hahn, un des pionniers de l’écologie urbaine en Allemagne,
  a rédigé plusieurs ouvrages et projets d'études en langue allemande.
  Il existe des articles en français sur ses travaux : 
  « L'aménagement urbain écologique » dans Les Annales 
  de la Recherche Urbaine n° 52, « Berlin recyclé » 
  dans Techniques et Architecture n° 407.
2 Voir article “ L’analyse des cycles de vie 
  des matériaux environnementaux et synthétiques ”
  par Jean-Luc Thomas dans le cahier n°1 d’IFMA-France