Au tournant des années 1930, le centre de l’Europe va perdre de ses forces vives ; de nombreux artistes et architectes seront contraints par la montée du national-socialisme à exiler. Ils prendront pour la plupart le chemin des Etats-Unis. Les régimes communistes vont également briser l’élan culturel et le foisonnement artistique qui avait vu le jour à l’est de l’Europe. Dans la partie occidentale, la tendance fonctionnaliste va se développer de façon massive, influencée en particulier par les idées de Le Corbusier et celles de Mies van der Rohe, le dernier dirigeant du Bauhaus, émigré aux Etats-Unis.
L’architecture organique va connaître cependant un nouveau souffle dans les années 1950-60 avec l’évolution de certains représentants du fonctionnalisme qui transforment la géométrie pure des modernes en un langage plus expressif et organique.
Ainsi, avec la chapelle Notre-Dame du Haut à Ronchamp, cet édifice en béton d’une grande envolée plastique, Le Corbusier lui-même effectue à la fin de sa vie un revirement étonnant qui n’est pas sans lien de parenté avec l’architecture organique .
Le grand architecte finlandais Alvar Aalto avait déjà de son côté amorcé depuis les années 1930 une recherche de nouvelles structures organiques qui se dégagent de l’angle droit et permettent une intégration des édifices au paysage.
C’est en partant du tout, qu’il donne leur place et leur fonction aux différentes parties du bâtiment, réalisant ainsi une des idées maîtresses de Wright seul l’ensemble est apte à la vie.
« La propriété la plus profonde de l’architecture consiste en une variété et une croissance qui rappelle la vie organique naturelle. A mon sens, il s’agit là en définitive du seul style authentique en architecture. Si on lui dresse des barrières, l’architecture s’évanouit et meurt » (Alvar Alto).
Un autre architecte finlandais, Reïma Pietilä, entre 1960 et 1990, a réussi à donner un élan spécifique à l’architecture organique en partant souvent de métaphores du monde naturel et biologique.
La « Philarmonie de Berlin » de Hans Scharoun, l’opéra de Sydney (Jørn Utzon) et l’aéroport JF Kennedy de New York construit par Eero Saarinen sont autant de témoins audacieux de cette période contrastée qui cherche à intégrer une liberté et une expression des formes dans une architecture fonctionnelle adaptée à l’évolution contemporaine.